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Nanolockin chasse les nanoparticules qui s’immiscent dans nos vies
 
Le 14-11-2018

Nanolockin, la première start-up issue de l'institut de recherche Adolphe Merkle, remporte un prix de l'innovation du canton de Fribourg.

Plus petites que des cellules vivantes, les nanoparticules envahissent notre vie courante. Elles sont présentes dans de nombreux produits comme les cosmétiques, les aliments et les vêtements mais restent soumises à des contrôles stricts.

Lauréat du prix à l’innovation - mention start-up - du canton de Fribourg, Nanolockin développe une nouvelle méthode pour les détecter. «Pour utiliser notre technologie, pas besoin d’être un expert. Simple d’utilisation, notre machine présente aussi l’avantage d’être moins onéreuse que les autres appareils d’analyse disponibles sur le marché», souligne Christoph Geers, patron de la jeune firme. Les coûts d’un examen se trouvent, en effet, réduits d’un facteur dix en comparaison avec les dispositifs utilisés jusqu’à présent. Et la méthode s’avère plus rapide.

L’entreprise en devenir se fonde sur la thermographie active, qui mesure des différences de températures. Ainsi, lorsque les nanoparticules absorbent de la lumière, elles génèrent de la chaleur qui peut être quantifiée de manière précise via cette technique. Le produit testé de cette façon n’est pas endommagé. La méthode permet aussi d’observer le comportement de ces molécules à l’aide d’une caméra infrarouge. Ces particules ultrafines adhèrent-elles à l’échantillon ou se déplacent-elles librement? Une question capitale pour l’industrie textile et cosmétique qui les utilise dans ses produits. Des nanoparticules au comportement imprévisible peuvent, en effet, nuire à la santé.

Premières ventes en 2019

Nanolockin va consacrer les 30.000 francs de sa récompense au développement de son produit ainsi qu’au marketing. «Nous devons encore affiner notre prototype, en vue d’une première commercialisation au début de l’année prochaine», précise Christoph Geers. Deux laboratoires de recherche à Berne et à Cincinnati ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt pour cet instrument. «Nous le destinons, dans un premier temps, aux scientifiques. Puis, nous voulons nous tourner vers les entreprises alimentaires et spécialisées dans les matériaux composites. Nous visons également les producteurs de nanoparticules», poursuit le patron. A plus long terme, la nanomédecine représente aussi un domaine à fort potentiel d’affaires. «Beaucoup de chercheurs lancent leur entreprise dans ce secteur», ajoute le CEO.

Pour se faire davantage connaître dans le milieu académique, la start-up mise beaucoup sur les publications scientifiques qui ont eu recours à sa technologie. «En parlant de notre outil, ces études nous permettent de gagner en visibilité», explique celui qui est également titulaire d’un doctorat.

Allemagne en ligne de mire

Au côté de la Suisse, le directeur général souhaite proposer son produit aux pays européens. Il vise l’Allemagne tout particulièrement. Notre pays représente un trop petit marché dans le domaine des nanoparticules pour y effectuer de nombreuses ventes. Le chef d’entreprise entrevoit aussi un développement potentiel en Amérique et au Japon.

Fondée en février 2018 à Fribourg, Nanolockin est la première start-up issue de l’institut de recherche Adolphe Merkle. Il y a deux ans, Christoph Geers a reçu un premier coup de pouce financier de 1000 francs du programme d’encouragement à l’entrepreneuriat Venture Kick. Il a aussi obtenu le prix de l’innovation d’Ypsomed et un prêt sans intérêt de la fondation Seed Capital Fribourg de l’ordre de 150.000 francs. La jeune pousse bénéficie également du programme de soutien à la création d’entreprise du canton de Fribourg, Fri Up, qui lui offre du coaching et un bureau. Elle dispose encore d’un laboratoire à l’institut Adolphe Merkle pour affiner son prototype.

A l’origine de la démarche, quatre scientifiques. Ces derniers ont été rejoints dans leur aventure par une cinquième personne en charge de l’administratif. L’équipe peut encore compter sur le soutien de trois spécialistes qui forment le comité consultatif.

Maude Bonvin
AGEFI

 



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